Nouchka et la grande question
Textes : David Sire
Chant et narration : Serena Fisseau
Composition : Samuel Strouk
Musiciens : Fred Soul, Valentin Mussou
Illustrations : Soline Garry
Qu’est-ce qu’une grande question, pour une enfant assise toute seule sur le banc dans la cour d’école ? Et quelle différence avec les petites questions ? Pas facile à un adulte de répondre à une question dont il n’est pas certain d’avoir cerné les renfoncements. L’auteur du texte et des chansons ne s’accorde aucune facilité de langage, même quand il adopte le vocabulaire enfantin et commence chaque vers d’une chanson par « trop » ou même « trop pas pareille, trop pas normale ». Alors peu à peu, on découvre que la vraie question, pour Nouchka, est sa place parmi les autres. Les autres tout autour, qui empêchent d’avoir son propre espace, sa place, ses souvenirs, son temps de silence, sa vie comme elle l’entend. La suite de l’histoire est celle d’une réconciliation, pas seulement avec les copains qui changeront d’avis en finale, mais d’abord de Nouchka avec elle-même, grâce à une vraie réponse à sa grande question, elle dont le papa est parti (décédé ? envolé vers d’autres horizons ?), et qui se demande vers où la vie s’en va. La réponse est apportée par Zya, la femme de service, celle qui est hors cadre de vie normal, qui vient après les autres quand l’école est redevenue silencieuse. Zya « n’a rien dit, elle n’a rien fait ; elle a juste attendu, comme un feu, pour éclairer, pour réchauffer ». C’était la seule réponse vraie et efficace à la grande question de Nouchka.
La diction en voix de confidence par la récitante, comme la musique, aussi discrète et aussi juste que la voix de Zya, sont à l’unisson de ce conte musical où les chansons ne sont pas de l’ordre de la fioriture, mais participent pleinement au récit.