Robert Finley
Le temps ne fait rien à l’affaire chantait Georges Brassens, citant Molière (Alceste dans Le Misanthrope). Robert Finley ne doit ni connaître l’un ni l’autre mais son propos, dans ce premier album qu’il signe à l’âge de 63 ans, est bien là et donne son titre au disque : Age Don’t Mean A Thing. Originaire de Louisiane, ancien militaire devenu menuisier, Finley a progressivement perdu la vue ces dernières années et ainsi la possibilité d’exercer son métier. Ne lui est resté que sa passion pour le blues, chevillée au corps depuis toujours… C’est là que le hasard, ou la bonne étoile, est entré en action. Alors qu’il joue dans la rue à Helena, Arkansas, il se fait remarquer par Tim Duffy, le patron de Music Maker Relief Foundation, un label caritatif spécialisé dans le repérage de talents oubliés de la soul et du blues, souvent laissés pour compte. Contre la pauvreté et le temps, elle offre une seconde vie à ses artistes… Un an après ce tournant, Robert Finley vit le rêve avec la sortie de son disque Age Don’t Mean A Thing. Un album bouleversant de sincérité, naviguant entre les musiques populaires américaines des Etats du Sud, le blues, la soul et le rythm’n blues. Mon père pensait que chanter le blues, c’était risqué de perdre son âme. Je crois que cela dépend de ce que l’on dit. Ces neuf morceaux (7 sont entièrement de sa plume) sont là pour vous convaincre qu’une seconde chance est toujours possible et que le blues n’a pas d’âge. Placez-moi le dernier sur la liste, … parce que la fête va aller aussi haut que possible quand je joue.