Agnès Bihl

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Des chroniques lycéennes

Les cris de femmes « enragées »

Depuis bientôt vingt ans, Agnès Bihl, artiste auteur interprète fascinante, mène les troupes pour défendre des combats dans un milieu musical obstinément sexiste. Elle s’impose à coups de tirs et de bombes par le biais du pouvoir des mots. Cette artiste est le fruit d’un héritage d’écriture et d’une jeunesse imprégnée par l’art.

Sa rencontre avec Allain Leprest au cabaret « La Folie en tête » fut le déclencheur de sa carrière. Coïncidence ? Le cabaret pourrait être sa « madeleine de Proust » de par son arrière-grand-père. Agnès s’inspire de ses aînés : Brassens, Anne Sylvestre et Aznavour. Une révélation de la chanson française ! Elle mélange poésie, militantisme et humour assaisonnés d’anticonformisme.

Il était une femme, tirée de son album éponyme, est sa dernière croisade en parfait lien avec l’air du temps. Dénudée sur la pochette, Agnès Bihl ressort les armes et s’affirme telle une lionne « enragée » et une féministe engagée.Ce nouvel album évoque le temps qui passe et qui laisse sa trace. Le passé qui traverse toute la chanson, nous hante pour faire place au présent, révélant un cri d’espoir « on est même des milliards à vivre sur cette planète et il est l’heure de relever la tête ».

Une voix douce et murmurante relate sous la forme d’un conte « il était une femme » la négligence des droits de la femme quelle qu’en soit le degré. La brutalité des mots nous bouscule. Les rimes s’entremêlent pour accentuer les douleurs subies. Ce cantique est dédié aux femmes « qu’on tape et qu’on se tape et qu’on étripe et qu’on attrape ».La chorale angélique des ultimes secondes dévoile un hurlement émouvant venant du plus profond de leurs entrailles.

Eva CAUDRY 1H
Lycée Sainte-Marie, Beaucamps-Ligny


La poétesse contemporaine

« La Femme mérite tout notre respect, notre tendresse et notre attention. Le 8 mars c’est 365 jours sur 365 ». La phrase de Sadek Belhamissi résume très bien le nouvel album de l’auteur-interprète de 45 ans, Agnès Bihl, à la plume belle et rebelle.
Le 8 mars 2020 à la journée de la femme, lors d’un concert exceptionnel, elle performa afin de célébrer la sortie de l’album "Il était une femme" et ses vingt années de scène. Un album dont la chanson–titre annonce la couleur d’un engagement féministe, s’inscrivant parfaitement dans l’air du temps avec #Metoo.
L’album comporte treize titres qui, de la 1re note à la dernière, du 1er mot au dernier vous emportent avec des textes ciselés et mélodieux par son joli grain de voix.
Elle chante « Il était une femme » comme un hymne à ses sœurs malmenées, ses femmes violentées depuis des millénaires sous la forme d’une gradation variante. On passe d’une femme, à mille, pour atteindre le milliard, subissant les horreurs de notre société qui se sont multipliées. En passant des « deux femmes qu’on tape et qu’on se tape », à celles « offertes en mariage/ A des types qu’ont trois fois leur âge » pour finir aux « femme répudiées /Pour cause de stérilité ».
Une nouvelle fois, à l’aide de son talent remarquable, elle dépeint une société dont les travers l’indignent.
Agnès sait dire avec autant de sincérité, subtilité et simplicité les choses de la vie peu comprises mais qui brisent des vies. Pour parfaire son texte profondément touchant, elle s’amuse à mélanger anaphores, antithèses, périphrases et paronymes rendant lieu à un vrai cortège poétique.
Remarquable chanteuse, Agnès ne déçoit jamais et mériterait, avec ses chansons à caractère féministe, d’être aussi connue que les nominés des victoires de la musique.

Doucet Léa 1K -LYCEE SAINTE-MARIE-BEAUCAMPS-LIGNY La poétesse contemporaine


Une histoire de femmes…

Vingt ans après son premier album, Agnès Bihl en sort un nouveau dans lequel elle défend ardemment les droits des femmes. Dès le début de sa carrière, elle collabore avec de nombreux chanteurs comme Thomas Fersen ou Charles Aznavour, mais créé aussi ses propres œuvres. Elle écrit ensuite des chansons engagées pour dénoncer simplement les injustices qu’elle constate dans ce monde. Il était une femme est le nom de son nouvel album, mais aussi d’une de ses chansons où elle continue sa lutte féministe.

Depuis son enfance, Agnès Bihl s’intéresse à l’art. Dans cette chanson, elle arrive donc à mêler des paroles crues et dures sur un fond mélodieux chanté par un chœur. Elle fait claquer ses paroles, tricote ses mots d’un ton simple, à mi-chemin entre le parler et le chant. Son œuvre est une histoire tragique mais entraînante qui ne laisse personne dans l’indifférence.
Comme un conte poignant, Agnès Bihl raconte les femmes depuis des millénaires, dénonce violences et injustices, entraîne l’auditeur dans une histoire qui semble sans fin.

L’intensité augmente jusqu’au milieu de l’œuvre pour appeler avec ardeur les femmes à « lever la tête », la pression de la chanson s’accroit elle aussi grâce au chœur qui tempête contre ces abus. Les mots dansent, jouent avec les sonorités et les rimes afin d’évoquer la violence, le viol, mais aussi les femmes réifiées et celles qui ont le regard « d’un ange aux yeux vides ».

Malgré la virulence de ses propos, on se surprend à fredonner cet air entêtant.
Sans être agressive, Agnès Bihl s’engage dans sa cause jusqu’au bout, appelant compassion et révolte.
En cinq minutes, grâce au mélange de sa voix pénétrante avec des dizaines d’autres à l’arrière et une douce mélodie au piano, elle réveille ses auditeurs avec talent.

Mariette FEREZ-2I-Lycée Sainte-Marie, Beaucamps-Ligny