Hélène Piris

Des chroniques lycéennes :

Égalité des chances (et ta sœur)

Ne touche pas à mon égalité des chances !
Vous connaissez sûrement cette impression révoltante. Cette sensation que toutes les
inégalités, toutes les haines sont acceptées et tolérées dans notre société. Que d’après
elle, nous n’avons pas tous les mêmes droits. Que nous n’avons pas tous notre place.

Si la plupart des gens ne disent rien, par indifférence ou peur d’intervenir, ce n’est
pas le cas d’Hélène Piris, jeune chanteuse qui, elle, a décidé d’utiliser son talent pour
tout dénoncer à travers ses mélodies.

Hélène porte la musique dans son cœur depuis son plus jeune âge. Les notes de
musique ont bercé sa jeunesse ; et alors qu’elle n’est qu’au lycée, elle commence à
partager son talent sur scène, en composant elle-même ses propres chansons. Une
vraie passion ? Oh que oui ! Car seize ans plus tard, après avoir fait ses études aux
conservatoires de Lyon et de Villeurbanne, elle sort son deuxième album “Non mais
on va s’en sortir”. La jeune drômoise, encore plus motivée, y mobilise toute son
énergie pour offrir à son public un album au style nouveau, faisant passer des
messages engagés par la vibration de sa voix, le tout agrémenté d’une dose
d’humour.

Dans la chanson “Égalité des chances (et ta sœur)”, qui fait partie des quatorze titres
de l’album, la chanteuse se plaint à travers ses textes. Elle se plaint, elle se révolte
contre ces discriminations qui pèsent sur notre société. Pourquoi une simple couleur
de peau, orientation, richesse ou état de santé influeraient sur nos droits ? Pourquoi
ces discriminations finissent-elles par devenir aussi “normales” ? La musicienne
explore tous les sujets. “Mieux vaut être un français bien blanc”, “c’est quand même
vachement mieux d’être hétéro”, clame-t-elle. Toute la chanson est tournée ainsi.
Comme si toutes ces inégalités étaient tellement courantes qu’elles en devenaient des
principes, des lois. Ses phrases sont simples et sensées, et frappent l’esprit de leurs
sens dès le début de l’écoute, et ses notes résonnent mélodieusement.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Hélène ne chante pas d’une voix forte et
révoltée mais d’un ton aussi doux et posé que sa mélodie, au tempo lent et aux
nuances douces, accompagnée de percussions, trompette et enfin le violoncelle, cet
instrument qui ne quitte jamais Hélène.

En entonnant ses airs d’une manière aussi tranquille sur un thème aussi dur qu’est la
discrimination, la musicienne crée un contraste étonnant qui rejoint l’idée de chanter
comme si toutes ces injustices étaient devenues presque normales dans notre société,
pour mieux les dénoncer. Elle conclut en nous confiant son envie que les gens qui
souffrent de discrimination puissent s’exprimer comme ils le souhaitent au regard de
tous. Sans la moindre honte. Quelque part, avec cette chanson, Hélène nous rappelle
que peu importe nos origines, notre richesse, notre orientation, nos goûts ou nos
couleurs de peau, nous avons tous les mêmes droits ! Tous notre place dans ce monde
 ! Que nous sommes tous uniques et tous pareils, finalement. Et ce, malgré nos
différences !

Louise Saliot Renon, 4e6
Lycée Victor Hugo Marrakech