Léon Phal

Comment transformer la poussière en étoiles ? En soufflant dessus, pardi. Avec “Dust to Stars”, son deuxième album, le saxophoniste Léon Phal s’impose définitivement comme l’un des souffles les plus novateurs de ces dernières années, et confirme ce que tout le monde chuchotait déjà depuis 2019. Cette année-là, le Franco-Suisse remporte les tremplins des festivals Nancy Jazz Pulsations et Jazz à Vienne, et publie dans la foulée son premier album, “Canto Bello”, sous la direction artistique de Julien Lourau - parfait parrain d’exploration des grooves.
Deux ans plus tard, Léon Phal vole désormais de ses propres ailes, avec une idée très précise de sa trajectoire. Les étoiles de « Dust to stars » regardent nettement du côté du dance floor, de cette transe dont tous les membres du quintet se réclament. Ces cinq-là, unis comme des frères - Zachary Ksyk, l’indispensable trompettiste, est un ami d’adolescence - connaissent leur hard bop sur le bout des doigts. Des classiques Blue Note des années 60, ils ont retenu l’essentiel : penser comme un groupe, et écrire comme on construit une histoire, avec un certain sens du suspense, des échappées et des retrouvailles. Mais c’est bien notre époque que les garçons racontent : recherche presque viscérale du groove, appétit pour les musiques actuelles, production léchée, travail d’orfèvre sur les textures, parsemé d’éclats électroniques surgissant des doigts du claviériste Gauthier Toux. Un disque brillant, étincelant. On est bien, dans les étoiles, en 2021.

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