Eddie 9V

Il n’avait même pas 25 ans lorsqu’il enregistra cet album. Et déjà l’expérience d’un vieux briscard du circuit blues. La morgue et les automatismes en moins ! Celui qui se cache derrière ce curieux pseudonyme - Eddie 9 volts ! - fait preuve à la guitare comme au chant d’une appétence contagieuse qui déteint sur ses accompagnateurs. L’enregistrement, qui n’a pas totalement gommé les échanges en studio, témoigne de cet engagement.
Ce bluesman 2.0 déclare sans ambages : « Je n’aurai sûrement pas découvert Howlin’ Wolf, Muddy Waters, Buddy Guy et creusé plus profond sans un outil comme YouTube ». Mais si ces influences et d’autres (John Lee Hooker, Albert King, Elmore James, Otis Rush) affleurent au détour d’un solo ou d’un motif, il ne s’agit jamais de citations complaisantes, mais d’une ascendance assimilée.
Eddie 9V privilégie les blues en mineur à l’ambiance tendue, voire dramatique, qu’exacerbent sa guitare acérée, l’harmonica touffu ou les à-plats d’orgue de ses compagnons. Tout aussi inattendu au chant, il s’y connait pour habiter un texte à la manière des grands chanteurs soul de sa Géorgie natale.
C’est à Atlanta qu’il a forgé sa réputation et c’est là qu’il a voulu enregistrer cet album, dans les conditions d’un live, avec son groupe régulier (Chad Mason aux claviers, Jackson Allen à l’harmonica, Lane Kelly à la basse, Aaron Hambrick à la batterie). Il en résulte une spontanéité et une complicité qu’aucun vernis ne vient affadir.

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