Edward Perraud

Grands Prix du Disque Jazz 2021

Hors sol ? Hors piste ? Hors la loi ? Autant de titres de compositions que l’on retrouve dans l’album d’Edward Perraud, tout sauf hors tempo. Mais le titre le plus à même de rassembler toutes les atmosphères évoquées par le trio serait Flower of Skin.
D’abord pour son sens premier, « à fleur de peau », qu’il faut prendre au pluriel des peaux des tambours. Ensuite pour cette idée de floraison, un mouvement irrésistible d’élan vital où un pétale pousse l’autre jusqu’à dessiner une forme singulière : le mouvement perpétuel semble être une éthique chez Edward Perraud, Bruno Angelini et Arnaud Cuisiner. Enfin parce que ce titre-là cache un faux trio avec le surgissement du trompettiste Erik Truffaz, moins un invité qu’un comparse épris lui aussi de silences habités.
À trois ou à quatre, les mousquetaires d’Edward Perraud servent l’éphémère du lyrisme, la fragilité des équilibres, la sculpture du temps, la sensualité du son. L’album est un voyage en paysages intérieurs qui se révèlent au détour de virages sur l’aile et de grooves irrésistibles. Un trio, un quartet ? Non, juste l’univers poétique d’un musicien jusqu’au bout des baguettes.

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