Water memory

C’est un fait, la puissance évocatrice, sensitive et émotionnelle des sons aquatiques saisit presque à coup sûr l’auditeur ou l’auditrice sensibles. Manja Ristić propose avec ce Water memory une symphonie de l’eau, parée de toutes ses couleurs sonores, depuis les gouttelettes cristallines jusqu’aux sons d’orage, en passant par les textures sous-marines, les clapotis de vagues et une infinité d’autres états. Au travers de captations de pollutions sonores diverses, de sons enregistrés dans des carrières en ruine ou dans des bases militaires abandonnées, son projet a pour ambition d’évoquer « les négligences humaines transformées par l’intelligence de la nature ». Fait remarquable, l’artiste enregistre près de 60 ans plus tard sur l’île de Korčula, qui fut le lieu de captation d’une œuvre pionnière en 1967, le Presque rien n°1 de Luc Ferrari. La filiation semble évidente, notamment lorsque surgit le chant des cigales. Une réflexion poétique et écologique sur le temps et sur la mémoire.

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